Géraldine del Mondo, docteur en Géomatique

Géraldine del Mondo a soutenu sa thèse de doctorat à l'Ecole navale le 14 octobre 2011.
Ses travaux réalisés dans le cadre d'un contrat d'AER [[assistant d'enseignement et de recherche]] pendant 3 ans portaient sur
«Un modèle de graphe spatio-temporel pour représenter l'évolution d'entités géographiques».

Le jury, composé de :
-* Jacques Tisseau, Professeur au LISyC [[Laboratoire d'Informatique des Systèmes Complexes]] à l'ENIB, président
-* Florence Le Ber, enseignant chercheur au LHyGeS [[laboratoire d'Hydrologie et de Géochimie de Strasbourg]], rapporteur
-* Jérôme Gensel, professeur au sein de l'équipe STEAMER du Laboratoire d'Informatique de Grenoble, rapporteur
-* Roland Billen, professeur à l'Université de Liège en Belgique, examinateur
-* Christophe Claramunt, directeur de thèse
-* Rémy Thibaud, co-encadrant
-* John Stell, enseignant chercheur à l'Université de Leeds, Grande Bretagne, invité
-* Gérard Ligozat, Professeur à l'Université de Paris Sud, invité,

lui a décerné le titre de Docteur de l'Université de Bretagne Occidentale, mention Géomatique, avec mention très honorable.


Le Dr Géraldine del Mondo avec le jury

Résumé de la thèse :
L'espace et le temps sont des concepts indissociables et nécessaires à l'analyse de l'évolution d'entités spatio-temporelles. Modéliser ces évolutions passe par la détection des changements et des relations qui modifient et caractérisent ces entités. Ces changements sont en particulier caractérisés par des modifications liées à la position, à l'empreinte spatiale de ces entités, ou même à leur identité.

Une modélisation spatio-temporelle nécessite le développement de solutions de représentation qui permettent d’identifier et d’étudier les processus mis en jeu, leurs causes et leurs conséquences. Le fait que la représentation formelle et informatique d'un phénomène entraîne une description plus ou moins simplifiée de la réalité, implique qu’une telle modélisation retienne le niveau de détail disponible et/ou souhaité de cette description. Idéalement, il devrait être possible d’étudier un phénomène à plusieurs niveaux de granularité dans l’espace et dans le temps. Si de nombreux modèles et approches ont été proposés pour modéliser des évolutions d’entités au sein de phénomènes spatio-temporels, aucun ne permet de disposer d’une structure de représentation permettant de saisir complètement la sémantique de ces applications.

Cette recherche propose un modèle de graphe spatio-temporel qui permet de caractériser les principales propriétés de l’évolution d’entités spatiales. Nous distinguons dans ce cadre plusieurs concepts structurants comme les notions d’identité et de relations à travers les dimensions spatiales et temporelles. Pour un temps donné, nous catégorisons les relations spatiales et de filiation et, à travers le temps, les filiations temporelles et les relations spatio-temporelles. Les structures de graphe émergentes permettent non seulement de caractériser l’évolution d’un ensemble d’entités spatiales, mais
aussi de découvrir de nouvelles propriétés.

Des fonctions de manipulation de graphe sont développées et appliquées au modèle de graphe spatiotemporel. Ces fonctions identifient des processus génériques ( e.g. vie et mort d’une entité) ou liés à une application spécifique et à sa sémantique. Afin de combiner plusieurs sources d'informations au sein d’un même graphe, des fonctions de jointure permettent l’intégration de plusieurs graphes au sein d’une représentation unifiée. Les propriétés des graphes ainsi constitués et le rôle des différentes entités présentes au sein de ces graphes sont étudiés par une qualification des différents types de routes les reliant.

La consistance du modèle de graphe spatio-temporel est abordée à partir d’un algorithme de vérification de contraintes. Nous faisons la différence entre les contraintes de domaine intrinsèques au modèle de graphe, et les contraintes sémantiques dépendantes d’une application en particulier. Une extension de la démarche de modélisation est réalisée à partir d’une structure basée sur les bigraphes qui permet de représenter explicitement un phénomène spatio-temporel selon plusieurs niveaux de granularité spatiale.

Mots-clés : modélisation spatio-temporelle, théorie des graphes, spécification de contraintes